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Comment l’hypnose aide les femmes atteintes d’un cancer du sein?


Mes remerciements à Muriel Chavaillaz de Femina.ch pour cet article.

FEMINA Comment l’hypnose peut-elle aider les malades? Patrice Reymond C’est un outil qui favorise le bien-être et modifie les pensées que l’on peut avoir au quotidien. Celles-ci sont majoritairement orientées sur le négatif, d’autant plus lorsque l’on est malade. Ce cercle vicieux met à mal le système immunitaire et les traitements se révèlent moins efficaces. Avec l’hypnose, on reprogramme notre manière de penser en allant sur du positif. Cela va calmer la partie du système nerveux sympathique qui aura tendance à nous tirer vers le bas. C’est un raccourci pour rapidement changer ses états mentaux.

Au bout de combien de temps peut-on observer des résultats? Cela dépend des patients. Certains vont avoir besoin de quelques semaines, d’autres penseront différemment en quelques jours seulement. Nous avons tous une capacité à changer phénoménale, on peut bouger des montagnes avec sa volonté. Mais si l’on a des doutes, cela va nous freiner et prendre davantage de temps.

L’hypnose fonctionne-t-elle chez tout le monde? Oui, car ce n’est pas une baguette magique. C’est un état neurologique que l’on connaît tous, qui est très proche de l’endormissement. L’endroit particulier du cerveau que l’on vient stimuler nous permet d’entrer directement en contact avec le système nerveux et inconscient. En bref, c’est avoir une porte d’accès à sa tour de contrôle et pouvoir lui dicter des instructions.

À quel stade du cancer l’hypnose est-elle bénéfique? Elle est utile au moment où l’on découvre la maladie. Il y a un choc à cet instant, cette mauvaise nouvelle génère souvent de la peur, des questions, des doutes sur l’avenir. L’hypnose permet alors de se focaliser sur un endroit neutre, ni négatif ni positif, qui nous laisse en paix.

Et selon votre expérience, il ne faudrait pas stopper sa pratique en phase de rémission… Effectivement, on a parfois tendance à oublier la période qui suit la maladie. Ce n’est pas parce que l’on est guéri qu’il n’y a plus rien à faire. Souvent, on perd quelque chose en route, on se sent mal. J’en ai malheureusement fait la triste expérience: la femme d’un ami était en rémission, tout semblait bien aller. Mais tout le cheminement, toutes les chimios, l’avaient tellement affectée que lorsqu’elle a été guérie, elle n’a plus retrouvé de sens à sa vie et a mis fin à ses jours. Ce drame prouve que l’accompagnement va bien au-delà de la période de maladie. La phase «après» est d’autant, sinon plus importante, que les deux autres.

Quels sont les prérequis nécessaires avant une séance? Pour une bonne expérience hypnotique, il faut que la confiance avec le thérapeute soit présente, que la personne soit d’accord de lâcher prise et qu’elle puisse être capable d’imaginer un scénario, de croire en sa capacité à trouver ses propres réponses.

Comment se déroule une séance? Je commence toujours par fixer un objectif avec le patient, d’établir avec lui ce qu’il recherche à travers l’hypnose. Ensuite, je vais le conduire dans un état modifié de conscience, que l’on appelle également état hypnotique. On fait alors lâcher le mental pour changer l’état neurologique. C’est une phase qui se rapproche de la méditation. Une fois que l’on est dans cette transe, on commence progressivement à amener des idées nouvelles, positives, tournées vers l’avenir. Le cerveau parvient de cette manière à modifier sa façon de penser.

Qu’est-ce que l’auto-hypnose? Est-elle également bénéfique dans le cadre d’un cancer? C’est simplement de la méditation avec un objectif. On va un peu moins en profondeur que lorsque l’on est avec un praticien. Seul, il est difficile de se laisser totalement aller. Avant de se lancer dans l’autohypnose, il est d’ailleurs conseillé de réaliser une séance avec un thérapeute, afin d’appréhender cet état hypnotique et de pouvoir, par la suite, s’y rendre seul. C’est une discipline vivement recommandée pour changer ses mécanismes de pensée. D’ailleurs, je suis convaincu que toute la population devrait faire 15-20 minutes de méditation chaque jour, et ce depuis tout petit. Cela nous permettrait d’être beaucoup plus sereins, équilibré, on se sentirait mieux avec nous-mêmes, mieux avec les autres.

Bonus: il est même possible d’apprendre à s’auto-hypnotiser pour lutter contre les effets néfastes de la maladie (fatigue, douleurs, troubles du sommeil, etc.) et reprogrammer son cerveau pour lui insuffler une bonne dose de pensées positives.

Source de cet article: Femina.ch

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